Le photographe Edward Burtynsky fait du beau avec du laid pour informer et interpeller 

Passionné par la pellicule depuis son plus jeune âge, Edward Burtynsky fait des photographies illustrant des endroits qui nous sont souvent inconnus et qui explorent l’impact de l’humanité et de la civilisation sur le paysage avec une beauté nouvelle, mais qui n’est plus naturelle. « J’essaye de faire des images fortes qui puissent arrêter les gens et leur demander de regarder. J’ai cherché à travers le monde des endroits qui parlent à notre inconscient collectif pour créer des images qui nous font réfléchir sur ce que nous avons inventé », raconte le photographe.

Et pour rendre compte de tout cela, comme l’autre célèbre photographe français Yann Arthus-Bertrand, Edward Burtynsky utilise une chambre photographique et se place toujours en hauteur, à l’aide d’ascenseurs, de grues, de drones et d’hélicoptères. 

La réputation du photographe canadien n’est plus à faire. Ses images lui ont valu de nombreuses récompenses et font partie de dizaines de collections publiques et privées des plus grands musées à travers le monde (Guggenheim, MoMA à New York, Victoria and Albert Museum à Londres, musée de la Reine Sophie à Madrid). 

Déjà plus de quinze livres à son actif, avec les plus vendus, ChineEau et Éléments essentiels, voici le dernier, African Studies, qui nous emmène à la découverte d’une grande partie de l’Afrique à travers cent cinquante photographies époustouflantes réalisées durant sept ans et qui relatent, avec des images chocs, très graphiques et contrastées, de l’industrialisation, de l’extraction, de l’urbanisation et de la déforestation du continent. Les motifs et les cicatrices des paysages altérés par l’homme semblent d’abord former un langage pictural abstrait faisant référence aux qualités sublimes et souvent surréalistes de la création humaine pour finalement révéler la réalité inquiétante de l’épuisement des ressources naturelles de la Terre à l’échelle industrielle.

« Ce projet, axé sur l’Afrique subsaharienne, m’a conduit au Kenya, au Nigeria, en Éthiopie, au Ghana, au Sénégal, en Afrique du Sud, au Botswana, en Namibie, à Madagascar et en Tanzanie. Mais la nature complexe et diverse de ce vaste continent ne peut être définie de manière précise dans un seul livre d’images », explique le photographe. Conciliant esthétique et éthique avec tristesse, Edward Burtynsky constate depuis des décennies les limites de la nature poussée par l’homme jusqu’à un non retour.

Texte de Christine Cibert.

Article de

Júlio Magalo

mars 25, 2024

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